Souveraineté numérique en IA : utopie ou réalité ?

Illustration "souveraineté en numérique"

Fuite de données, utilisation abusive, perte d’autonomie… Ça ne vous aura pas échappé, la souveraineté numérique est l’un des grands thèmes du moment. Mais tel un iceberg dont tout le monde voit la pointe, peu sont celles et ceux qui mesurent réellement son importance. 

Qu’entend-on par souveraineté numérique ? Définition.

La souveraineté numérique désigne la capacité d’un pays à exercer un contrôle indépendant sur ses données et ses infrastructures numériques, ainsi que sur la régulation des technologies et des services utilisés par ses citoyens (par exemple, la nLPD ou la loi européenne sur l’intelligence artificielle). Si le principe est simple, la difficulté réside dans son application. Nous sommes tous concernés, aussi bien citoyens qu’entreprises, car chaque choix de service ou de technologie que nous faisons y contribue.

Si c’est gratuit, c’est vous le produit !

Par son côté intangible, l’impact d’une souveraineté numérique est souvent invisible et difficile à mesurer. Pourtant ses effets touchent tout, de l’économie à la sécurité nationale, et un des grands défis s’articule autour de l’importance non-soupçonnée de nos données. 

Même s’il y a encore du travail de démocratisation, nous commençons à réaliser que lorsque nous utilisons un service numérique gratuit ou payant mais non régulé, nos données sont collectées afin de mieux nous connaitre. Les effets de bord sont plus ou moins risqués : cela peut aller de la « simple » influence de nos habitudes de consommation jusqu’à la manipulation de nos choix électoraux et nos modes de pensées (influencée par les biais cognitifs injectés dans les données d’apprentissage des IA). 

Pire, nos données servent également à l’amélioration de ces outils d’IA, incitant certaines entreprises à « voler » celles-ci en toute impunité : les exemples scandaleux sont nombreux surtout depuis la popularisation d’IA génératives. Récemment on a appris que X (anciennement Twitter) pourrait utiliser nos tweets pour entraîner son IA, chose qui est actuellement reprochée à large échelle à OpenAI dans une classe-action, pour l’entraînement de ChatGPT et son générateur d’images DALL·E 2. (OpenAI indique explicitement se réserver le droit d’utiliser les données soumises pour améliorer son système). On reproche aujourd’hui à Microsoft, GitHub et OpenAI le piratage intellectuel du code de milliers de développeurs et à peine sorti, Gemini est épinglé parce qu’il sauvegarde vos conversations plusieurs années.

L’Europe a donc contraint les entreprises à mettre des gardes fous pour assurer un futur où les citoyens ne sont pas lésés dans ce Far West numérique. Toutefois la règlementation s’arrête aux frontières, contrairement aux services numériques : une concurrence déloyale se créée entre des outils étrangers (TikTok, Instagram, ChatGPT) et les services européens. Avec moins de régulation et des données offertes par les utilisateurs, les conditions sont souvent plus favorables pour croître rapidement. Or dans un monde où nous débattons depuis des années de l’impact technologique sur l’emploi, peu sont celles et ceux qui mesurent à quel point nos choix de services digitaux, eux aussi, redessine le marché du travail à l’échelle mondiale et redistribuent le pouvoir économique.

C’est pourquoi une souveraineté numérique est si importante et que nous, les consommateurs, sommes des acteurs clés dans la préservation de nos valeurs, de nos données, de notre économie et, in fine, de nos emplois.

La souveraineté ne serait-elle pas un frein dans un monde globalisée ?

Il est vrai que la souveraineté numérique pourrait être perçue comme une tendance à l’isolationnisme technologique. Trop radicale, celle-ci pourrait créer des « murs numériques » ayant un impact large :

  • Sur les opérations de nos entreprises multinationales
  • Sur la volonté d’uniformiser mondialement les communications informatiques (pour ne pas reproduire la situation des prises électriques où chaque pays a son propre système) 
  • Sur les principes de liberté d’expression et de libre-échange allant jusqu’à des censures et/ou des réductions des libertés civiles.

Il faut donc trouver le bon équilibre entre protection et ouverture. L’Europe a déjà commencé à agir, reconnaissant ces enjeux comme cruciaux. L’adoption rapide de l’IA Act en est une preuve. 

Mais c’est également le reflet du bras de fer politico-économique : en instaurant des contraintes légales sur la donnée et l’IA, ils espèrent obliger les grands acteurs étrangers à repenser leur stratégie pour accéder à ce marché, créant des opportunités pour les acteurs européens. Les organismes de surveillance de la concurrence sont eux aussi sur le qui-vive.

Est-il vraiment possible d’agir pour la souveraineté ? Oui, La preuve par l’exemple

Fort de ces constats, Deeplink œuvre depuis 4 ans à offrir à ses clients un écosystème d’intelligence artificielle qui contribue à la souveraineté numérique de la Suisse.

  • Dès le début, nous avons fait le choix pour notre infrastructure d’un fournisseur suisse : Infomaniak (fournisseur genevois éco-responsable).
  • Nous avons décidé de développer notre propre outil de traduction et de nous affranchir de Deepl (outil de traduction Allemand)
  • Nous offrons un système de LLM (IA générative) sur nos serveurs qui nous permet de nous passer d’OpenAI (chatGPT, outil américain) avec des performances à la hauteur.
  • 100% de notre effectif est basé en Suisse, avec aucun offshoring, et un engagement fort pour la durabilité avec notre certification B-Corp dont une économie locale.
  • Nous garantissons la confidentialité avec un traitement conforme aux lois suisses et sans aucune dépendance vis-à-vis de fournisseurs tiers et/ou étrangers.

Nous avons fait le choix délibéré de nous engager en faveur de la souveraineté numérique, pleinement conscients de l’impact sur nos coûts de rentabilité parce que contribuer à l’économie locale est une priorité pour nous. C’est un engagement fort qui reflète notre volonté de soutenir notre communauté, d’être responsables et d’être les acteurs du changement dont notre société a besoin. C’est notre manière de jouer un rôle actif dans l’économie suisse, en privilégiant le long terme sur les gains immédiats.